L’EXTRACTION DU MARBRE

Les Romains détachaient les rochers de la montagne en introduisant des pièces de bois mouillé dans les fissures naturelles de la roche. En grossissant, celles-ci facilitaient le détachement du matériau préalablement choisi en fonction des fentes qui l’entouraient. Peu après et durant de nombreux siècles, ce système fut remplacé par le trépan des trous dans la roche. On y introduisait des pointes en métal qui étaient battues et rebattues à l’aide de grosses masses, jusqu’à ouvrir des profondes entailles qui, selon les proportions, constituaient les « formelle » (si pratiquées dans des blocs) ou les « tagliata » (pratiquées sur des rochers plus grands et, donc, naturellement de grandes tailles). La première véritable révolution industrielle eut lieu au XVIème siècle quand on utilisa pour la première fois en l’an 1570, dans les carrières de Carrare, la poudre pour les mines. L’événement fut jugé à ce point mémorable qu’Alberico Cybo fit frapper une monnaie commémorative (un doublon d’argent ayant d’un côté l’image d’un baril de poudre enflammée et l’inscription (en allemand) «Von Gutten in Pesser»)
L’effet explosif de ces « varate » eut, à la longue, une influence non seulement sur le production mais également sur le milieu : les mines concassaient littéralement de vastes pans de montagne et facilitaient l’ouverture de nouvelles carrières : tout ceci finit par modifier profondément le paysage des bassins et en fit même un paysage éternellement variable.
Après l’introduction des mines en 1895, le fil hélicoïdal entra dans les moeurs : dûment placé entre les montants et les poulies, on le faisait coulisser rapidement sur le marbre à l’aide de moteurs à pétrole ou de moteurs électriques. Il était constamment mouillé par une eau mélangée à du sable et permettait d’extraire en peu de temps les rochers de la montagne et les blocs sur le plan de la carrière.
Ce système présente les avantages suivants : il évite le concassage des blocs, réduit au minimum l’accumulation de déblais. Il facilite le débitage des blocs et, bien que coûteux, il maintient aisément la carrière en état de fonctionnement.
Une innovation en appelle d’autres. Quelques années plus tard, en 1897, on introduisit les couronnes diamantées et les poulies pénétrantes. Leur emploi était présenté ainsi : “Avec la couronne diamantée mue par l’énergie électrique, on parvient à pratiquer une coupe circulaire dans le rocher qui peut atteindre une profondeur de 20 mètres, en permettant, par conséquent, de détacher une mince colonne du bloc de même longueur. Cette carotte révèle entre autre, la qualité, les taches, les défauts internes de la pierre…
De ce fait, en raison de la disposition de la montagne, les galeries ne peuvent être creusées : les trous pratiqués à la couronne diamantée servent de guide à la poulie pénétrante qui ouvre la route au fil hélicoïdal ».
Quelques années plus tard, les premiers marteaux pneumatiques font leur apparition dans les carrières. Ils permettent de creuser en une heure seulement un trou de mine qui demandait auparavant le travail de deux ouvriers (un pour maintenir le « pistolet », c’est-à-dire le très long burin pénétrant et l’autre pour battre à la masse) durant deux jours. 1910 est l’année que constitue le point de rencontre entre les innovations citées et celles qui sont liées aux années successives : ce fut l’année où la Société Hydroélectrique Apuane installa une grande centrale dans la région. Cette dernière permit de généraliser l’emploi de l’électricité au moins dans les plus grandes entreprises. Depuis lors, les différents types de moteurs – au mazout, électriques, à explosion – sont rapidement venus s’ajouter à l’énergie humaine.
Aujourd’hui la technologie est entrée dans la carrière avec des instruments qui ont, en grande partie, complété et remplacé le travail de l’homme : des châssis monolame en diamant, qui descendent jusqu’à 60/90 cm à l’heure, des pelles mécaniques d’énorme puissance.
On compte 270 carrières de marbre en activité à Carrare. Elles représentent, en grande partie, l’avant-garde dans l’innovation technologique du secteur au niveau mondial. Bien qu’elles soient aussi nombreuses, rares sont les carrières de Carrare qui fournissent un matériau d’excellent qualité par sa couleur et sa structure et c’est de ces carrières de grande qualité qu’Amso International extrait sa production de blocs pour les transformer en plaques, carrelages, revêtements et usinés sur mesure à la demande. Outre les carrières de Carrare, Amso International se fournit directement dans de nombreuses autres carrières italiennes et étrangères pour pouvoir fournir à ses clients une vaste gamme de marbres et pierres sélectionnés au cours de nombreuses années de recherche et exploitation.